Nous entendons chaque jour un peu plus parler d’économie circulaire, sans pour autant savoir définir précisément ce qu’est ce nouveau modèle. Aujourd’hui on assimile ce concept au recyclage et à la transition écologique, mais est-ce tout ?
Quelle entreprise ne communique pas sur son engagement RSE, aujourd’hui ? Pourtant pour aller plus loin, il faut avoir une réflexion globale et se poser les bonnes questions quant à nos modes de culture, d’élevage, de fabrication, de déplacement et bien sûr de consommation. L’ensemble de l’échelle de valeur est finalement concerné.
En effet la conception, la durabilité des produits, la réparabilité, l’approvisionnement en matière et composants, les canaux de distribution, la logistique des nouveaux flux sont des sujets parmi tant d’autres pour continuer à vivre sur une planète que nous n’avons pas épargnée.
Pour autant, loin de moi l’idée de culpabiliser les uns ou les autres : ce n’est pas une compétition pour savoir qui a la démarche la plus durable. Aujourd’hui l’économie circulaire s’immisce dans toutes les têtes et à tous les niveaux. C’est pourquoi nous ne pouvons pas définir de façon étriquée cette économie émergente et pourtant basée sur un principe millénaire : utiliser moins mais mieux nos ressources.
Depuis mon enfance, j’ai cette manie de tout garder (au cas où), peut-être une prémisse de mon intérêt pour cette économie que nous pouvons qualifier « du bon sens ». Toujours est-il qu’en suivant de près cette tendance, j’ai constaté qu’elle se développait dans de multiples domaines :
- High-tech
- Bâtiment
- Textile…
Il s’agit finalement d’un « mindset » et non d’un secteur en particulier qui se réduirait au recyclage des emballages, comme on le voit malheureusement souvent. Une personne avec un discours engagé à retenue mon attention sur ce sujet et m’a sensibilisé sur l’importance de bien définir l’économie circulaire. A travers ces deux définitions par exemple :
Le réemploi désigne “toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus”.
Il est à distinguer du recyclage qui consiste en toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en substances, matières ou produits aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins.
Je vous propose donc de vous présenter deux des structures dans lesquelles s’investit Eléonore Blondeau.
Eternity Systems : l’industrie du contenant réutilisable
Crédit photo : Eternity Systems
Eternity Systems est une société qui depuis plus de 25 ans propose des solutions de nettoyage industriel pour une large gamme de contenants réemployables répartis sur 3 marchés :
- L’emballage primaire pour l’alimentaire, la cosmétique ou les détergents comme les bouteilles, les bocaux, pots, tupperwares et encore bien d’autres
- L’agroalimentaire avec essentiellement dont notamment les caisses et palettes réutilisables
- L’industrie au sens large avec les palettes, les rolls, les bacs, les trémies, les silos…
Bien sûr vous allez me dire quel apport en termes de RSE, entre le transport vers les sites de traitement, le retour vers un site d’utilisation, l’impact de l’eau et les produits utilisés pour le nettoyage et enfin les emplois détruits ou a minima non crées pour la fabrication de ces contenants.
Tout d’abord le process de nettoyage d’Eternity Systems est optimisé pour consommer le minimum de détergent, d’énergie et d’eau possible. L’eau est réutilisée à plus de 70 % avec une ré-employabilité de 300 fois pour un litre d’eau. Bien sûr la R&D se penche en permanence sur les solutions qui permettrons de diminuer l’utilisation des détergents et d’améliorer les sources d’énergie et sa consommation.
Aussi, le réemploi permet de limiter la consommation de matière première neuve et limite les consommations d’eau, d’énergie et de CO2 comparativement à l’usage unique recyclable qui consomme des matières premières neuves, nécessite du transport, consomme de l’eau et de l’énergie lors de se transformation mais aussi de son recyclage.
A titre d’exemple, dans une étude l’Ademe conclut que le réemploi des bouteilles en verre permet de réduire la consommation d’énergie primaire de 76%, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 79 % et de réduire la consommation d’eau de 33 % d’eau par rapport au recyclage.
Enfin, elle créée des emplois non délocalisables à travers les territoires autant pour les acteurs de la logistique du dernier km que pour les équipes sur les lignes de lavage industriel.
C’est pourquoi la stratégie de développement est de déployer un réseau de micro-usines régionales afin de créer un maillage local et optimiser l’impact social et environnemental. Cette vision de réutilisation des contenants à travers un lavage optimisé localement s’inscrit donc totalement dans une démarche à la fois industrielle et éco-responsable.
Eternity Systems, basée à Perpignan est déjà bien implantée non seulement en France (5 sites) mais aussi à l’international :
- Canada et USA : 5 usines
- Espagne et Portugal : 4 usines
- Allemagne : 3 usines
Je suis convaincu de la capacité d’expansion d’Eternity Systems et souhaite que leur modèle économique soit aussi un modèle pour d’autres. Pour que les dirigeants pensent la réutilisation de l’existant tout en conservant une entreprise économiquement viable, mais aussi avec une démarche écologique et humaine durable.
Collectif Startups Industrielles France : l’industrie en mouvement
Crédit photo : CSI France
Eléonore est totalement investie dans la démarche circulaire. C’est pourquoi avec une énergie sans faille elle préside également le CSI France. Le Collectif Startups Industrielles France né d’une publication Linkedin « Freins et leviers des startups industrielles » de mars 2021 a pour objectif :
“ LA VISION EST DE PROMOUVOIR ET FAIRE ÉVOLUER L’ÉCOSYSTÈME STARTUP
EN FAVEUR DES PROJETS INDUSTRIELS CIRCULAIRES
PAR LE BIAIS D’ACTIONS CONCRÈTES. ”
Déjà plus de 2500 membres participent à cette initiative pour faire connaître et agir à travers des startups industrielles conscientes de la nécessité de réinventer notre manière de produire et de consommer. Différentes problématiques misent sur la table ont permis d’identifier 7 thématiques :
- Manque de financement propre
- Accès à un foncier adapté
- Valorisation de l’innovation
- Formation de l’écosystème professionnel
- Relocalisation (à travers l’imaginaire collectif pour l’écologie et le social)
- Simplification de l’aspect légal et normatif
- Accélérer la circularisation industrielle
Les solutions d’aides à la démarche d’économie circulaire proposées par le CSI France sont mises en œuvre en fonction des projets, je vous invite donc à contacter le CSI France si vous avez besoin d’accompagnement. Mais avant tout ce Collectif est une source d’informations énorme malgré la jeunesse de celui-ci :
Un manifeste des solutions est régulièrement mis à jour afin de valoriser toutes les initiatives permettant de développer un écosystème favorable à l’amorçage industriel circulaire. Il est décliné en 9 thèmes :
- Innovation
- Financements
- Foncier
- Ecosystèmes
- Education
- Collaboration
- Réglementations
- Industrie circulaire
- Divers
Ce jeune Collectif emmené par Eléonore Blondeau est une impulsion nécessaire et capitale pour repenser tous les dogmes industriels éculés et dépoussiérer les vieilles certitudes. Je suis persuadé que la démarche pour l’industrie circulaire va faire parler d’elle de plus en plus et c’est une bonne chose.
Mon domaine, la Supply Chain, n’est qu’une partie de l’économie circulaire. Pourtant il nécessaire de la repenser en permanence, être imaginatif pour anticiper les process d’optimisation. Nous devons proposer des solutions de gestion des flux, de stockage et de transmission d’informations fiables dans un écosystème qui intègre plus de retour et de réutilisation (plus de paramètres à intégrer).
Que de sujets et d’échanges intéressants à venir, auxquels je me ferai un plaisir de participer. Merci Eléonore pour autant d’implication.
J.THEBAULT
